Une fleur de myosotis bleu
dont un pétale se détache vers le haut sans tomber
La fleur de myosotis dit : « ne m’oubliez pas »
Le pétale qui se détache sans tomber dit :
« même si je ne peux m’attacher à vous »

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Le site de l’association de Parents d’Enfants présentant des Troubles de l’Attachement,
L
igue d’Entraide et de Soutien

Lettre à mon fils

Cet enfant, là devant.
Il y a cet enfant blessé sur notre chemin qui crie sa souffrance et craint qu’on l’entende.

Il y a cet enfant au cœur brisé dont nous voudrions bien avec amour et espoir recoller les morceaux.
Il en manque toujours des morceaux bien cachés au fond de son abîme.
Lui seul pourrait les trouver, mais ce serait au péril de sa vie. C’est ce que croit cet enfant tout au cœur de son être en souffrance.

Cet enfant revêche fuit l’amour autant que lui. Il se cache et se réfugie dans son monde de silence et de fantasmes, se sentant ainsi invulnérable et insensible aux regards de tendresse portés sur lui. Loin de ses racines, il se déclare de personne sinon qu’à lui-même. Cet enfant survit pour ne pas vivre et se donner tous les droits de ne pas grandir avec entêtement. Rigide, il brave et confronte la main tendue de l’autre prêt à l’accompagner. Il laisse dans le sillon de sa vie déception, paradoxe, doute et plusieurs ruptures parfois même brutales. Il sait par instinct où frapper. Là, où il croit avoir le plus de pouvoir, directement au centre de nos cœurs et de nos espoirs. De cette manière, cet enfant cherche avec énergie de s’évader rapidement de toute emprise intime d’amour et d’affection. Ses coups portés et répétés laissent inévitablement de vilaines traces à tous ceux et celles qui les reçoivent de plein fouet. Il nous éloigne peu à peu, assuré ainsi d’échapper à notre amour et à notre affection.

Porter notre regard au-delà des apparences et de son charme attendrissant, nous fait découvrir un petit être écorché, effarouché, apeuré, en colère et habilement camouflé espérant ainsi naïvement masquer ses talents. Retiré dans sa grande solitude, il est bien peu enclin à nous tendre vraiment la main. Un paradoxe tout à fait troublant et touchant.

Tenter d’aimer cet enfant est devenu une impasse douloureuse et insoutenable. S’en retirer soulage péniblement pour laisser place à une nouvelle harmonie aux couleurs parfois sombres. Car la tristesse d’un espoir de vie échappé, elle, demeure toujours et à jamais pour tous ceux et celles lui ayant tendu une main accueillante, chaleureuse et aimante.

Ainsi va la vie pour cet enfant sans horizon, espérant affectueusement un nouvel havre de paix pour l’accueillir et le protéger. Lui seul peut prendre la décision de s’aventurer au cœur de son être en souffrance pour retrouver les morceaux à recoller. Alors son horizon se dessinera peu à peu clair et heureux. À ce jour et pour demain dans l’ombre de sa vie, c’est cela notre souhait le plus cher.

Ton père et ta mère de cœur

PETALES Québec
Montréal août 2003